jeudi 31 janvier 2013

c)Le parachutisme durant la Première Guerre mondiale



Au début de la Première Guerre mondiale, l'aérostation française est très limitée. Les ballons sphériques sont peu performants et les treuils à vapeur lents et poussifs. En quelques mois le retard est rattrapé au cours de l'année 1915. De nouveaux matériaux sont mis au point et on commence à songer à l’utilisation du parachute.

Lors de l'offensive d'automne en Champagne du général Joffre, l'aérostation perd plusieurs ballons. Le commandement demande alors au centre de Chalais-Meudon de trouver une parade. Deux officiers de l'aérostation, le lieutenant Jumesch et le capitaine Letourneur, proposent d’utiliser le parachute.
Jumesch, ancien pilote de dirigeable, confectionne alors rapidement un parachute qu'il teste à l'aide de charges de 80 kg.
Puis son prototype est essayé par Constant Duclos, un fusilier-marin qui effectue le 17 novembre 1915 le premier saut en parachute de l'histoire militaire française.

En décembre 1915, le parachute est homologué ; la construction en série est alors entamée.
Duclos est ensuite envoyé en zone armée afin de convaincre les aérostiers d'utiliser ce nouvel outil. Il effectuera alors vingt-trois descentes en parachute, établissant ainsi le record du plus grand nombre de sauts de la Première Guerre mondiale.
Les premiers parachutes équipent les compagnies d'aérostiers au début de la bataille de Verdun, en février 1916.
D’autres pays tels que l’Allemagne équiperont peu à peu leurs ballons d’observation de parachute afin de prévenir les accidents.

En 1917, un mécanicien allemand, Otto Heinicke, met au point un parachute porté dans un coussin sous le siège du pilote de l’avion. Ce système connaît alors un grand succès, et beaucoup de pilotes de la Seconde Guerre mondiale l’utilisèrent par la suite.

En 1918, le ravitaillement par air en vivres, armes et munitions est officiellement décidé.
Le parachute commence ensuite à être utilisé par les services de renseignement afin d'introduire des agents dans les lignes ennemies, évitant aux pilotes de périlleux atterrissages nocturnes.


Globalement, le parachute ne fut quasiment pas utilisé jusqu’en 1918 par les aérostiers sauf à Verdun, en février 1916, par quelques divisions françaises. Bien qu’assez sûr et performant pour être intégré au matériel de l’aérostier, il était d’un poids considérable. De plus certains états-major avaient peur que les aérostiers n’abandonnent un peu trop vite leurs avions en cas de problèmes ou sautent en parachute au lieu de se battre durant les missions périlleuses.Le parachute équipa tout de même un grand nombre de ballons d’observation et on dénombre, de 1916 à 1918, 157 descentes effectuées par des aérostiers et observateurs français. Mais ceci n’est rien à côté des 200 000 pilotes français, italiens, anglais, américains, allemands et russes morts durant cette guerre dont 25 % auraient pu être probablement sauvés s’ils avaient été munis d’un parachute.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire